jeudi 27 juin 2013

The Teleportation Accident

Ayant eu envie de me laisser surprendre, je me suis lancé dans l'écoute de The Teleportation Accident de Ned Beauman sur la base de quelques bonnes critiques vues sur le Net et à moitié lues. J'ai donc trouvé un roman que je pensais être de la SF, ou du moins du fantastique, et qui est en fait un roman de "littérature blanche" (pour autant que l'expression ait un sens) avec de petites touches de polars et de SF. Au risque de paraitre un peu élitiste, je dirais que c'est tout à fait le genre de petites touches qui fait dire aux critiques classiques que l'auteur a fait une incursion importante dans le domaine des littératures de l'imaginaire, là où le lecteur habitué à ces, mauvais, genres se dit que c'est bien léger quand même.

Mais le roman me direz-vous; et bien il suit les tribulations de Egon Loeser, un décorateur de théâtre allemand raté, frustré sexuellement et envieux de Berlin des années 30 jusqu'en Californie durant la guerre, en passant par Paris, sur les traces d'une belle jeune fille, Adel Hitler (aucun lien de parenté avec le dictateur) qu'il souhaite trousser. Le tout alors que l'Histoire, celle avec un grand "H", se déroule à côté de de Loeser sans que celui-ci y prête aucune attention, englué qu'il est dans ses problèmes personnels.

Divisé donc en trois parties, le lecteur découvre les mondanités un peu vaines du Berlin des années 30, le Paris cosmopolite de l'avant-guerre et la Californie durant la guerre où se croise réfugiés allemands, scientifiques au servie de l'Etat et espions russes. Le roman est également traversé par la figue du dramaturge Adriano Lavicini dont Loeser est un admirateur : l'accident historique semble au centre d'une conspiration mystique, Loeser a été victime d'un accident similaire, bien que moins grave, lors d'une pièce et un physicien américain, obsédé par Lovecraft, effectue des recherches sur la téléportation.

Si le roman est bien écrit et tient le lecteur en haleine (dans mon cas l'auditeur, le narrateur de la version audio, en anglais, est très agréable à écouter), j'ai attendu longtemps le moment où le roman assumerait ses sous-entendus fantastique/SF et basculerait sans que jamais ce moment n'arrive. The Teleportation Accident me fait donc, au final, l'effet d'un acte manqué : un bon roman qui se veut une incursion dans les littératures de genre sans jamais oser assumer son envie, dommage !

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